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L’envoi d’images explicites de pénis - souvent appelées dick pics - est une pratique de plus en plus fréquente dans les échanges numériques. Cela soulève des enjeux importants liés au consentement, aux rapports de pouvoir et aux normes de genre. Il est essentiel de distinguer 2 formes très différentes de cette pratique :
Les envois sollicités dans un contexte consensuel
Les envois non sollicités, qui s’apparentent à de la cyberviolence à caractère sexuel
Envoi sollicité : le sextage consensuel
Dans une relation intime, l’échange d’images à caractère sexuel, y compris de parties génitales, peut faire partie d’une dynamique sexuelle mutuelle, désirée. Si les personnes sont consentantes, claires dans leurs intentions et respectueuses, la dick pic fait alors partie du sextage consensuel.
Pour en savoir plus sur le sextage
IMPORTANT : À noter qu’au Québec et au Canada, la loi interdit la création, la possession et la distribution d’images à caractère sexuel impliquant des personnes mineures, même si ces images sont échangées de manière volontaire et consensuelle. Chez les adultes, le partage non consensuel d’images intimes est également interdit par la loi canadienne. Il peut être considéré comme une infraction criminelle.
Envoi non sollicité : une forme de cyberviolence à caractère sexuel
Les dick pics non sollicitées sont souvent envoyées sans avertissement via :
Les réseaux sociaux
Les applications de rencontre
Les messageries privées, ou encore par
La fonction AirDrop ou Bluetooth
Ces envois exposent la personne ciblée à un contenu sexuel non désiré et non consenti. Ils constituent une forme de violence sexuelle en ligne, souvent perçue comme intrusive, choquante ou humiliante. Cette pratique révèle souvent un déséquilibre de pouvoir, fondé sur une volonté d’imposer sa présence, de dominer ou d’intimider.
Les études sur le sujet sont limitées, mais plusieurs motivations ont été identifiées :
L’image devient un moyen d’imposer sa présence dans l’intimité d’autrui, sans permission. C’est comparable à de l’exhibitionnisme, mais en ligne.
Certaines personnes croient, à tort, que leur photo sera perçue comme flatteuse ou excitante, ou qu’elle mènera à une interaction sexuelle. Cette attitude est souvent influencée par des normes culturelles qui valorisent l’initiative masculine, même au détriment du consentement.
L’envoi peut être motivé par une excitation liée à la réaction de l’autre, parfois proche de l’exhibitionnisme compulsif.
Dans certains espaces numériques (applications de rencontre, forums, messageries anonymes), ces envois sont tellement fréquents qu’ils peuvent sembler acceptables ou attendus, sans égards au respect du consentement ni aux impacts sur la personne qui les reçoit.
Les impacts ou perceptions peuvent varier selon le genre, l’orientation sexuelle, l’appartenance culturelle ou l’âge. Néanmoins, les destinataires disent rarement percevoir ces envois comme flatteurs, séduisants ou attirants, surtout en l’absence de lien intime ou de consentement explicite.
La grande majorité des destinataires vivent la réception de dick pics non sollicitées de manière négative :
Sentiment de violation de l’intimité
Stress, anxiété, revictimisation
Diminution du sentiment de sécurité numérique
Évitement de certaines plateformes ou interactions
Ces réactions peuvent être amplifiées par le contexte dans lequel l’image est reçue. Une personne peut, par exemple, recevoir une dick pic non sollicitée en classe, dans un transport en commun ou en public - ce qui accentue le caractère intrusif, choquant ou humiliant de l’expérience.
Réactions fréquentes :
Dégoût, surprise désagréable, colère
Humiliation, surtout si la photo est reçue en public ou dans un contexte inattendu
Blocage immédiat de la personne à l’origine de l’envoi
Dernière mise à jour: 2025-10-23